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COMPOSITION 1 - LA MONDIALISATION EN FONCTIONNEMENT : PROCESSUS, ACTEURS ET DEBATS

28 Août 2016 , Rédigé par Laurent Boscher Publié dans #TERMINALE - ES & L

COMPOSITION 1 - LA MONDIALISATION EN FONCTIONNEMENT : PROCESSUS, ACTEURS ET DEBATSCOMPOSITION 1 - LA MONDIALISATION EN FONCTIONNEMENT : PROCESSUS, ACTEURS ET DEBATS
INTRODUCTION

Présentation. La mondialisation désigne un système dans lequel les échanges de personnes et de marchandises (flux matériels), de capitaux et d’informations (flux immatériels), sont étendus à l’ensemble de la planète, en raison des progrès accomplis dans les domaines technique (modes de transport), technologique (télécommunications), politique (démocratie) et économique (capitalisme). La mondialisation désigne donc l’internationalisation des échanges rendue possible, surtout à compter du XXe siècle, par les bateaux et les avions (réduction des distances), le téléphone et Internet (effacement des distances), la fin de la Guerre froide et du communisme (ouverture des frontières).

Problématique. Par quel processus la mondialisation s’est-elle mise en place ? Quels en sont les principaux acteurs ? Et aussi quels débats fait-elle naître ?

Plan. En fait, la mondialisation est le résultat d’un processus ancien, qui implique les acteurs planétaires les mieux préparés à la concurrence internationale, ce qui précisément fait naître le débat entre les partisans et les adversaires de la mondialisation.

DEVELOPPEMENTS

[I] La mondialisation, c’est-à-dire l’internationalisation des échanges, est le résultat d’un processus historique et économique, à la fois ancien dans ses origines et capitaliste dans son fonctionnement.

[A] La mondialisation, c’est-à-dire l’instauration d’un commerce international entre pays originaires de différents continents, est ancienne : route de la soie pendant l’Antiquité, croisades pendant le Moyen Âge, commerce triangulaire pendant l’Epoque moderne, colonisation du monde par les Européens au cours de la période contemporaine. Au XXe siècle, du fait de la modernisation des modes de transport (avion, bateau) et des moyens de communication (téléphone, Internet), du fait aussi de la fin de la Guerre froide et de la conversion du monde entier au capitalisme et à la démocratie, la mondialisation enregistre une nouvelle progression : le volume des échanges internationaux s’intensifie encore un peu plus. Au fil des siècles, toutefois, les échanges n’ont pas seulement été intensifiés ; ils ont aussi changé de nature. De l’Antiquité au XIXe siècle, c’est-à-dire de la route de la soie au commerce triangulaire, la mondialisation était de nature marchande : étaient alors le plus souvent échangés des produits bruts ou artisanaux. A partir du XIXe siècle, au moment de l’industrialisation et de la colonisation, la mondialisation devient industrielle : les produits échangés sont désormais essentiellement des produits manufacturés, fortement transformés, tout droit sortis des usines. Enfin, depuis les années 1970 pour une partie du monde, depuis les années 1990 pour l’ensemble de la planète, la mondialisation est devenue financière : ne sont plus principalement échangés des biens, mais des capitaux, c’est-à-dire de l’argent qui sous forme d’actions ou de titres circule en permanence à la surface du globe d’une place financière à une autre dans le cadre d’investissements directs à l’étranger (IDE). La mondialisation, néanmoins, n’est pas seulement un processus historique.

[B] La mondialisation est aussi un processus économique. La mondialisation actuelle, en effet, est une mondialisation de type libéral. Depuis les années 1990, et la victoire du monde capitaliste sur le monde communiste au terme de la Guerre froide, le monde est régi par les règles du libéralisme. Selon celles-ci, l’ensemble des pays de la planète doivent éviter : le protectionnisme, les subventions, les monopoles, les fortes dépenses publiques, la pression fiscale excessive, ou encore l’existence d’un cadre légal trop strict. Ce sont ces règles d’inspiration libérale qui ont favorisé, à l’échelle de la planète, l’émergence de deux conséquences. 1re conséquence : la division internationale du travail. Celle-ci consiste, pour les grandes entreprises (FTN), à tirer profit de l’espace mondial, en mettant en concurrence les territoires selon qu’ils ont de mieux à offrir : c’est ce que l’on appelle l’avantage comparatif. Ce sera par exemple : en Chine, une main-d’œuvre bon marché ; au Bangladesh, un droit du travail peu contraignant ; dans les Caraïbes, un paradis fiscal. De nos jours, la DIT, à l’origine des nombreuses délocalisations d’entreprises, consiste principalement à inventer au Nord, à fabriquer au Sud et à consommer au Nord. 2e conséquence donc : l’intensification des échanges internationaux. Les échanges internationaux, c’est-à-dire les produits échangés à la surface de la planète, ne sont pas, on le sait, une invention du monde moderne. Ils existaient déjà sous l’Antiquité. La nouveauté est ailleurs. Elle réside dans la très forte augmentation des flux circulant en permanence autour de la planète : flux de personnes, de marchandises, d’informations, de capitaux ; les deux premiers (les flux matériels) circulant principalement au moyen des hubs (aéroports) et des ZIP (ports), les deux suivants (les flux immatériels) au moyen d’Internet et de la téléphonie.

[Transition] Au final, les pays, beaucoup plus liés entre eux qu’autrefois, du fait de la multiplication des échanges commerciaux, ont donné naissance à un monde interdépendant, à l’intérieur duquel chacun dépend de tous. C’est en ce sens que l’on dit parfois que le monde fonctionne en réseau, par l’entremise d’acteurs plus ou moins influents.

[II] La mondialisation met aux prises différents acteurs. Chacun d’eux contribue à l’internationalisation des échanges : non seulement les acteurs politiques et économiques ; mais aussi les acteurs sociaux.

[A] Les acteurs politiques sont ceux qui fixent les règles de la mondialisation et qui veillent à leur respect. Il s’agit des Etats, des organisations régionales et des institutions internationales. Les Etats sont des acteurs incontournables de la mondialisation. Ce sont eux qui, lors des Sommets internationaux (G8, G20), s’entendent pour définir les règles qu’ils croient justes et utiles à l’échelle de la planète. Tous les Etats, cependant, ne pèsent pas d’un même poids sur le système mondial. Tout dépend de leur richesse, de leur puissance et de leur peuplement. Les pays riches, puissants et fortement peuplés jouent un rôle plus important dans la mondialisation que les nations pauvres et faiblement peuplées. Les organisations régionales, qui désignent des associations d’Etats originaires d’un même continent, définissent elles aussi les règles qu’elles croient justes et utiles ; non toutefois pour la planète mais pour leur seul continent : par exemple, l’UE pour l’Europe, l’ALENA pour l’Amérique du Nord, le MERCOSUR pour l’Amérique du Sud ou encore l’ASEAN pour l’Asie de l’Est. Les institutions internationales, enfin, sortes de tribunaux mondiaux, ont moins été créées pour fixer les règles internationales (c’est le rôle des Etats) que pour les faire respecter. Sont concernés : la Banque mondiale, le FMI et l’OMC, trois institutions susceptibles de sanctionner tout Etat contrevenant aux principes de la mondialisation.

[B] Les acteurs économiques, de leur côté, sont ceux qui, sans dicter les normes légales, à l’image des acteurs politiques, bénéficient le plus des règles de la mondialisation : ce sont les firmes transnationales (FTN). Les 82.000 FTN, et leurs 840.000 filiales, sont les premiers agents de la mondialisation. Elles réalisent le tiers de la production planétaire, les deux tiers du commerce mondial et emploient plus de 80 millions de salariés (soit 4% de la main-d’œuvre mondiale). Les FTN couvrent toutes les activités (primaire, secondaire, tertiaire) et appartiennent pour 80% d’entre elles aux pays du Nord. La montée des FTN du Sud, cependant, en particulier celles originaires de Chine, d’Inde et du Brésil, constitue la grande nouveauté de la dernière décennie. Comme leurs concurrentes du Nord, elles ont appris à gérer l’espace mondial en fonction de leurs intérêts (mise en concurrence des territoires, avantages comparatifs).

[C] Les acteurs sociaux, enfin, désignent les individus. Les individus, par leurs modes de consommation, leurs déplacements touristiques, leur projet de vie dans un pays étranger, leur présence sur la Toile, exercent une influence sur la mondialisation. Certains de ces individus exercent des activités légales ; d’autres des activités illégales. Les acteurs légaux, par leurs choix politiques et économiques, peuvent renforcer la mondialisation ou, au contraire, l’affaiblir : soutenir un candidat libéral lors d’une élection la renforcera ; alors que boycotter l’achat d’un produit mondialisé l’affaiblira. Les acteurs illégaux, pour leur part, contribuent également à l’internationalisation des échanges. Les activités illicites des organisations criminelles se sont elles aussi mondialisées : les trafics régionaux ont laissé place aux trafics internationaux et le terrorisme national au terrorisme international. Une fois encore, la nouveauté ne réside pas dans l’internationalisation des trafics ; elle réside dans leur intensification.

[Transition] La mondialisation, de fait, parce qu’elle est porteuse de bienfaits et de méfaits, est, depuis une quinzaine d’années, l’objet de nombreux débats.

[III] La mondialisation, bénéfique selon les uns, nuisible selon les autres, est au centre de débats qui parfois la remettent en cause. Or les raisons qui motivent cette remise en cause sont à peu près aussi variées que les formes que celle-ci peut prendre.

[A] Quatre raisons principales sont généralement avancées par les adversaires de la mondialisation pour contester le bien-fondé de celle-ci. En premier lieu, une raison politique. La mondialisation, par l’effacement des frontières qu’elle favorise, en raison de l’augmentation récurrente du volume des échanges internationaux, serait à l’origine de l’affaiblissement des Etats : affaiblis non seulement par les flux légaux (immigration, délocalisation), mais plus encore par les flux illégaux (organisations criminelles, groupes terroristes, cybercriminalité). En second lieu, une raison économique. La mondialisation, parce qu’elle repose sur un système capitaliste défendu par des institutions internationales (Banque mondiale, FMI, OMC) aux ordres des pays riches du Nord réunis dans le cadre du G8 pour préserver les intérêts de leurs FTN, exploiteuses de l’humanité et prédatrices de l’environnement, accentuerait les inégalités entre les pays riches du Nord et les pays pauvres du Sud au lieu de travailler à les réduire. En troisième lieu, une raison écologique. La mondialisation, par son mode de fonctionnement, reposant sur le capitalisme, c’est-à-dire sur la recherche du profit, porterait atteinte à l’environnement, perçu comme un espace à piller plutôt que comme un sanctuaire à préserver. En quatrième lieu, une raison culturelle. La mondialisation favoriserait l’uniformisation des modes de vie, du fait de l’émergence d’une culture mondiale au sein de laquelle seraient principalement commercialisés les biens standardisés et les produits mondialisés.

[B] Le « camp » de ceux qui contestent la mondialisation, du reste, est très hétérogène. Il est apparu en 1999, à l’occasion d’un sommet de l’OMC à Seattle. D’abord appelés antimondialistes, les participants à ce contre-sommet sont rapidement rebaptisés altermondialistes, parce qu’ils ne sont pas contre la mondialisation en soi, mais contre la mondialisation libérale et, à l’inverse, pour une autre forme de mondialisation, à la fois plus juste, plus propre et plus respectueuse des identités culturelles. A l’intérieur du mouvement altermondialiste, certains prônent une rupture complète avec le capitalisme : sont concernés les mouvements gauchistes, parfois qualifiés d’ultragauche en raison de leur radicalité. D’autres, en revanche, se contentent d’aménagements plus ou moins profonds de sa gestion : ceux-là préconisent plutôt l’encadrement de la mondialisation pour faire émerger une économie sociale et solidaire dans une société nouvelle plus juste. Ces idées, révolutionnaires ou réformistes, radicales ou modérées, sont donc formulées à la fois par des groupes politiques d’extrême gauche et par des associations écologistes idéologiquement moins marquées. Toujours est-il que le mouvement dispose de ses propres icônes médiatiques : les grands leaders de la gauche latino-américaine (Che Guevara, Chavez, Lula), le cinéaste américain Michael Moore ou encore le Français José Bové. Ces personnalités sont un ciment d’unité pour la « nébuleuse altermondialiste », au même titre que l’ennemi commun, le capitalisme, et la devise qui tient lieu de philosophie de ralliement : « Un autre monde est possible ».

Au final, les altermondialistes, gauchistes ou écologistes, radicaux ou modérés, revendiquent pêle-mêle : la réforme des organisations internationales, l’annulation de la dette publique des pays pauvres, la généralisation du commerce équitable, la taxation des transactions financières (taxe Tobin), le développement du microcrédit, la fin des paradis fiscaux, la suppression des pavillons de complaisance, la décroissance, la démondialisation, la mise en place de politiques de développement durable et l’instauration d’une agriculture biologique (plutôt qu’industrielle).

CONCLUSION

Fermeture. La mondialisation, contrairement à une idée répandue, n’est donc pas une invention du monde moderne, mais le résultat d’un long processus historique et économique au terme duquel sous l’effet de différents facteurs le volume des échanges planétaires a fortement augmenté. Tous les acteurs de la mondialisation, cependant, ne jouent pas le même rôle : certains sont des acteurs principaux, tandis que d’autres tiennent lieu de seconds rôles voire de figurants. C’est cette sélectivité, source d’inégalités entre bénéficiaires et victimes de la mondialisation, qui fait naître le débat entre les défenseurs et les adversaires de la globalisation des échanges.

Ouverture. Existe-t-il pourtant une véritable alternative à la mondialisation libérale ? La mondialisation libérale, en dépit de tous ses défauts, n’est-elle pas, de tous les systèmes politico-économiques éprouvés par l’Histoire, le moins mauvais d’entre eux ?

VOCABULAIRE

 

                  Introduction

 

Flux matériel : concerne les échanges dotés d’une existence physique (personnes, marchandises).

Flux immatériel : concerne les échanges dépourvus d’existence physique (capitaux = argent ; informations = SMS, mails, appels téléphoniques).

 

                  I/ Le processus de la mondialisation

 

Produit brut : qui sort du sol (fruits, légumes), du sous-sol (pétrole, gaz) ou de la mer (poissons, fruits de mer). Synonyme : matière première.

Produit manufacturé : qui sort des usines (vêtements, automobiles, téléphones, ordinateurs, etc.).

Production artisanale : production à petite échelle (faibles quantités produites par les petits artisans dans leurs ateliers).

Production industrielle : production à grande échelle (importantes quantités produites par les machines et les ouvriers dans les usines).

Industrialisation : période au cours de laquelle (XIXe siècle) la société occidentale, jusqu’alors rurale et agricole, devient une société urbaine et industrielle (le paysan travaillant à la campagne dans les champs étant désormais supplanté par l’ouvrier travaillant en ville dans les usines).

Colonisation : période au cours de laquelle (XIXe siècle) la société européenne, après avoir perdu le continent américain devenu indépendant (1783-1830), part à la conquête de l’Afrique et de l’Asie, afin de maintenir sa domination mondiale sur le plan politique et économique.

IDE : investissement direct à l’étranger. C’est, par exemple, l’argent investi par une entreprise mère (Carrefour France) dans l’une de ses filiales situées à l’étranger (Carrefour Chine) ou bien encore la prise de participation d’une entreprise étrangère (Carrefour France) dans une entreprise locale (COFCO, concurrent de Carrefour en Chine).

Route de la soie : route commerciale empruntée par les marchands caravaniers de l’Empire chinois à destination de l’Empire romain (Antiquité).

Croisades : guerres entrecoupées de périodes de répit favorables au commerce entre chrétiens d’Occident et musulmans d’Orient (Moyen Âge).

Commerce triangulaire : commerce des esclaves pratiqué entre l’Europe, l’Afrique et l’Amérique (Temps modernes).

Mondialisation économique : commerce international reposant majoritairement sur les échanges de marchandises (produits bruts/manufacturés).

Mondialisation financière : commerce international reposant majoritairement sur les échanges de capitaux (argent, Bourse, IDE).

 

Mondialisation libérale : mondialisation reposant sur la libre-circulation des marchandises, afin d’augmenter la consommation, les profits et la croissance (capitalisme).

Protectionnisme : pays fixant des droits de douane élevés sur les produits étrangers afin de protéger sa production locale ; règle contraire au libéralisme, parce qu’elle ne respecte pas le jeu de la libre concurrence.

Subvention : pays (France) soutenant économiquement une entreprise locale (française) afin que celle-ci soit plus compétitive face à ses concurrents étrangers (chinois) ; règle contraire au libéralisme, parce qu’elle ne respecte pas le jeu de la libre concurrence.

Monopole : pays dans lequel une entreprise échappe à la concurrence, faute d’autres enseignes que la sienne dans son secteur ; règle contraire au libéralisme, parce qu’elle ne respecte pas le jeu de la libre concurrence.

Forte dépense publique : pays dans lequel l’Etat aide plus les individus que les entreprises au nom de la réduction des inégalités et de la lutte contre la pauvreté ; règle contraire au libéralisme, parce que les aides sociales peuvent avoir pour effet de provoquer une hausse du chômage et des salaires (ce qui peut nuire à la compétitivité des entreprises du pays concerné et donc aussi au pays lui-même).

Pression fiscale excessive : pays dans lequel les impôts sur les sociétés sont trop élevés ; règle contraire au libéralisme, parce qu’elle nuit à la compétitivité des entreprises, obligées de payer des impôts plutôt que d’investir et d’embaucher.

Cadre légal trop strict : pays dans lequel le droit du travail est plus favorable aux individus qu’aux entreprises ; règle contraire au libéralisme, parce qu’elle limite le pouvoir de l’employeur sur ses employés, ce qui nuit à la réactivité de l’entreprise incapable alors de s’adapter pleinement aux évolutions du marché (exemple : licencier facilement en période de ralentissement économique et, à l’inverse, embaucher facilement en période de forte activité économique).

Division internationale du travail : division du monde entre des espaces producteurs (Sud) et des espaces consommateurs (Nord). De nos jours, par exemple, l’essentiel des produits sont fabriqués en Chine (Sud) et achetés au Nord (Triade). La DIT renvoie aussi à une autre réalité en fonction de la spécialisation des pays : secteur primaire (champs) pour les PMA, secteur secondaire (usines) pour les PE, secteur tertiaire (bureaux) pour la Triade.

Avantage comparatif : intérêt qu’une entreprise trouve à s’installer dans un pays étranger. En l’occurrence, tout dépend de l’avantage recherché par cette entreprise. Si elle recherche une main-d’œuvre faiblement rémunérée, elle privilégiera la Chine. Si elle recherche une économie d’impôts, elle se tournera vers un paradis fiscal (îles Caïmans). Si elle recherche une main-d’œuvre hautement qualifiée pour construire des voitures de luxe ou des vêtements de haute couture, elle s’implantera plutôt en Allemagne, en Italie ou en France.

Délocalisation : fait de fermer une entreprise dans son pays d’origine pour la rouvrir à l’étranger. Par exemple, fermer une usine en France et la rouvrir en Chine afin de réaliser des économies sur les salaires (cause de la délocalisation : la recherche d’un avantage comparatif ; conséquence de la délocalisation : la division internationale du travail).

ZIP : zone industrialo-portuaire. Immense port de commerce accueillant les plus grands navires de marchandises (porte-conteneurs, pétroliers, etc.).

 

Monde interdépendant : monde à l’intérieur duquel les pays dépendent les uns des autres ; par exemple, les pays du Nord dépendent des pays du Sud pour leurs produits bruts (pétrole) et manufacturés (vêtements), tandis que les pays du Sud dépendent des pays du Nord pour remplir leurs carnets de commande (Sud : fournisseur ; Nord : client).

Fonctionnement en réseau : idée selon laquelle les échanges tournent autour de la planète en tout sens, du Sud au Nord et d’Est en Ouest.

 

       II/ Les acteurs de la mondialisation

 

G8 : « Groupe des Huit ». Sommet international annuel rassemblant les huit principaux pays du Nord (les plus riches).

G20 : « Groupe des Vingt ». Sommet international annuel rassemblant les 11 principaux pays du Nord et les 9 principaux pays du Sud.

UE : Union européenne. Association des pays européens (France, Allemagne, etc.).

ALENA : Accords de libre-échange nord-américain. Association des pays d’Amérique du Nord (USA, Canada, Mexique).

MERCOSUR : Marché commun du Sud. Association des pays d’Amérique du Sud (Brésil, Argentine, etc.).

ASEAN : Association des pays du Sud-Est asiatique. Association des pays d’Asie du Sud-Est (Chine, Japon, Corée du Sud, etc.).

FMI : Fonds monétaire international (Washington). Banque prêtant de l’argent aux pays en difficulté économique.

OMC : Organisation mondiale du commerce (Genève). Tribunal sanctionnant le non-respect des règles du libéralisme par certains pays : par exemple, un pays fixant des barrières douanières élevées afin de protéger les entreprises locales contre la concurrence étrangère (protectionnisme).

 

Mise en concurrence des territoires : stratégie des FTN visant à s’implanter dans le pays qui lui fera la plus belle offre. Par exemple, si deux pays voisins (Cambodge/Laos) souhaitent accueillir une usine Renault afin de créer de l’emploi et des richesses, la FTN choisira le pays lui garantissant des subventions économiques, des exonérations d’impôts, des salaires faibles, l’absence de grèves, etc.

 

Candidat libéral : homme politique favorable à la mondialisation (gauche modérée, droite modérée) ; à l’inverse, un candidat antilibéral dénonce les méfaits de la mondialisation (gauche radicale, droite radicale).

Produit mondialisé : produit connu dans le monde entier, souvent fabriqué dans le Sud et principalement consommé dans le Nord ; par exemple, l’IPhone.

 

       III/ Les débats liés à la mondialisation

 

Récurrente : permanente.

Cybercriminalité : criminalité s’exerçant sur Internet (fraudes à la carte bancaire, plateformes pédophiles, sites d’organisations terroristes, etc.).

Uniformisation des modes de vie : idée selon laquelle les modes de vie se ressemblent de plus en plus d’un continent à l’autre, du fait de l’émergence d’une culture mondiale.

Culture mondiale : idée selon laquelle les films, les séries, les émissions TV, les musiques ainsi que les modes vestimentaire et alimentaire sont exportés d’un continent à l’autre, avec cette conséquence de voir émerger une culture mondiale (World FoodWorld MusicBlockbuster, etc.) aux dépens des cultures locales (plats régionaux, musiques traditionnelles, films nationaux, etc.).

Biens standardisés : produits identiques partout, quel que soit le continent sur lequel ceux-ci sont commercialisés (McDonald’s, Starbucks, Nike, Zara, etc.).

 

Mouvement gauchiste : mouvement politique situé à l’extrême gauche de l’échiquier politique (les anarchistes, par exemple).

Ernesto Guevara, dit le « Che » :révolutionnaire communiste argentin (1928-1967), surtout connu pour avoir participé aux côtés de Fidel Castro à la révolution cubaine (1959).

Hugo Chavez (1954-2013) : président du Venezuela (1999-2013), connu pour ses idées radicales de gauche et son opposition aux Etats-Unis.

Lula da Silva (1945...) : président du Brésil (2003-2011), connu pour ses idées de gauche, aujourd’hui en prison pour corruption.

Michael Moore (1954...) : cinéaste américain, connu pour ses idées de gauche, son opposition au capitalisme et sa dénonciation de la politique américaine dans de nombreux documentaires (Bowling for Columbine, 2002 ; Fahrenheit 9/11, 2004 ; Capitalism. A Love Story, 2009 ; Michael Moore in TrumpLand, 2016 ; Fahrenheit 11/9, 2018).

José Bové (1953...) : militant écologiste français, député du groupe « Les Verts » au Parlement européen.

Nébuleuse : rassemblement de gens et de groupes très différents les uns des autres.

Réforme des organisations internationales : modification du mode de fonctionnement des institutions internationales (ONU, FMI, etc.) afin de donner plus de poids aux pays du Sud.

Commerce équitable : mode d’organisation du commerce au sein duquel les productions des petits paysans des pays du Sud sont payées à un juste prix (par opposition au commerce mondial actuel, au sein duquel les petits paysans des pays du Sud sont très faiblement rémunérés).

Taxe Tobin : taxe de 0,05% sur chaque transaction financière, proposée en 1972 par le prix Nobel d’économie, l’Américain James Tobin, afin d’aider au développement des pays pauvres au moyen du produit de cette taxe. Celle-ci n’a jamais été mise en place.

Microcrédit : petit crédit accordé aux petits entrepreneurs à des taux d’intérêt faibles afin de leur permettre de développer leur activité économique sans avoir à s’endetter lourdement auprès des banques.

Paradis fiscaux : pays ou régions exonérant d’impôts les FTN afin d’attirer celles-ci sur leurs territoires (îles Caïmans, par exemple).

Pavillon de complaisance : nationalité accordée à un bateau par un pays étranger afin de permettre à l’armateur (propriétaire du bateau) d’échapper à la législation contraignante de son pays d’origine (droit du travail, règles de sécurité, impôts, etc.). Panama, par exemple, est le pays qui pratique le plus cette politique du « pavillon de complaisance ».

Décroissance : pratique consistant à consommer moins ; par exemple, en recyclant plutôt qu’en jetant et en achetant ce qui est juste nécessaire.

Démondialisation : pratique consistant à consommer mieux ; par exemple, des produits locaux plutôt que mondiaux afin de lutter contre les « kilomètres alimentaires » et la pollution (acheter des tomates originaires de France plutôt que d’Espagne ou du Chili).

Politique de développement durable : idée selon laquelle l’enrichissement économique (croissance) est légitime, à condition qu’il soit socialement juste (partage équitable des richesses) et écologiquement propre (préservation de l’environnement).

Agriculture biologique : pratique agricole soucieuse de la qualité des produits et respectueuse de l’environnement, contrairement à l’agriculture industrielle qui privilégie la quantité à la qualité et les rendements à l’environnement.

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J
Bonjour Monsieur,<br /> <br /> Je suis de retour. Je tente de nourrir ma réflexion à propos du dépérissement de l'Etat concurrencé, entre autre, par les FTN dans l'exercice du pouvoir. Pensez-vous que les états subissent les décisions des FTN au détriment d'une transition vers un monde plus durable. Ou bien, l'état est-il complice pour assurer la pérennité de la croissance économique. D'un côté, on a l'impression que l'état français milite en faveur d'une transition mais d'un autre côté, on remarque que les choses ne bougent qu'en faveur des FTN. <br /> Bonne soirée.
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L
Bonjour Jean,<br /> <br /> Pardon pour ma réponse tardive.<br /> Belle question en tout cas !<br /> <br /> 1/ L'Etat ne décline pas partout : en Occident oui, ailleurs non (Chine, Russie, Turquie, Arabie Saoudite, etc.).<br /> <br /> 2/ Au sein des Etats forts, les intérêts du gouvernement et des FTN sont intimement liés. La collusion, la connivence ou la complicité y est donc importante.<br /> <br /> 3/ Au sein des démocraties libérales, en revanche, les liens entre Etat et FTN sont plus relâchés. Ici les Etats, sortes d'arbitres entre le court terme (économie) et le long terme (écologie), s'efforcent de trouver des compromis qui souvent ne satisfont tout à fait ni les défenseurs de la croissance ni les défenseurs de l'environnement : pour les uns, les dirigeants politiques en font trop (au détriment de la croissance) ; pour les autres, les politiques n'en font pas assez (au détriment de la planète).<br /> <br /> Le fait est que, ces dernières années, en France notamment, l'Etat et les FTN consentent des efforts : le premier en multipliant par la voie légale les contraintes environnementales pesant sur les grandes entreprises ; les secondes en intégrant à leurs plans de développement la (toute jeune) responsabilité sociétale des entreprises (RSE).<br /> <br /> Encore faut-il naturellement que ces efforts (des Etats et des FTN) soient réels et sincères afin d'éviter de souffrir le reproche de greewashing (appelé aussi écoblanchiment).<br /> <br /> Bon week-end !<br /> <br /> Laurent Boscher
J
Mon prof d'histoire est gonflé, je lui sors l'une de vs compositions d'histoire et il me répond:<br /> Je te met que 14 car on a l'impression que tu racontes une histoire..... Je suis dépassé...
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L
Certaines notes et certains des commentaires qui les accompagnent peuvent parfois surprendre. Dans ce cas, il ne faut pas se formaliser outre mesure (c'est arrivé à chacun d'entre nous) et retenir l'essentiel : en l'occurrence, la note (tout de même) satisfaisante que vous avez finalement obtenue.
L
bonjour merci pour vos cours , et est ce que si on bac on tombe sur ce chapitre ou sur celui de processus , acteur , mobilité et flux on peut utiliser ce même cours la ?
Répondre
L
Bonjour. Vous pouvez retranscrire intégralement les compositions 1 et 2 si l'une d'elles est proposée le jour de l'épreuve. Si, en revanche, le sujet mêle les termes des deux compositions, il vous faudra alors veiller à prélever dans l'une et l'autre des deux dissertations les parties qui correspondent à chaque mot-clé (mobilités, flux, etc.). Bon courage !
S
Merci beaucoup pour vos super cours Grace à qui j'ai eu 20 au bac ????????
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L
Merci pour votre commentaire. Mais l'essentiel du mérite vous revient. Félicitations pour cette note exceptionnelle !
G
Merci :)
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