FICHE 2 - LES ETATS-UNIS ET LE MONDE DEPUIS 1945

Présentation. Les Etats-Unis forment, depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale (1945), le pôle majeur du système mondial.

Problématique. Comment, depuis 1945, les Etats-Unis sont-ils parvenus à imposer leur domination sur le monde ?

Plan. En deux temps : d’abord, au titre de superpuissance (1945-1991) ; ensuite, à celui d’hyperpuissance (1991...) ; mais, depuis 2009, l’expression de cette puissance à travers le monde est devenue moins brutale et plus discrète.

I - UNE SUPERPUISSANCE DANS UN MONDE BIPOLAIRE (1945-1991)

Au cours de la Guerre froide, les Etats-Unis sont élevés au rang de superpuissance. La puissance isolationniste, qu’étaient autrefois les Etats-Unis, laisse place à une superpuissance interventionniste : non seulement entre 1945 et 1973, au cours de son apogée ; mais aussi entre 1973 et 1981, malgré son érosion ; puis entre 1981 et 1991, lors de sa victoire finale.

A/ Une superpuissance à son apogée (1945-1973)

1) La multiplication des alliances

a. Les alliances économiques : en 1947, le plan Marshall (Europe)

b. Les alliances militaires : à partir de 1948, Amérique latine (OEA), Europe (OTAN), Pacifique (ANZUS), Asie (OTASE), Orient (pacte de Bagdad)

2) La multiplication des interventions

a. Les interventions militaires (directes : Allemagne, Corée, Vietnam ; indirectes : Cuba, République dominicaine, Chili) [Hard Power]

b. Les interventions culturelles (adoption de l’American Way of Life par les alliés : américanisation du monde) [Soft Power]

B/ Une superpuissance en voie d’érosion (1973-1981)

1) Le recul des Etats-Unis en Asie

a. Au Vietnam, la défaite militaire après la victoire du Vietnam du Nord sur le Vietnam du Sud (1964-1975)

b. En Iran, la perte d’un allié après le renversement du shah par l’ayatollah Khomeiny (1979)

2) L'expansion de l'URSS en Afrique, en Asie et en Amérique latine

a. En Afrique, trois nouveaux pays communistes : l’Ethiopie, l’Angola et le Mozambique

b. En Asie, deux nouveaux pays communistes : le Cambodge (Khmers rouges de Pol Pot) et l’Afghanistan

c. En Amérique latine, un nouveau pays communiste : le Nicaragua (mouvement sandiniste de Daniel Ortega)

C/ Une superpuissance finalement victorieuse (1981-1991)

1) L'accès au pouvoir à la Maison Blanche du président républicain Reagan (1981-1989)

a. Une politique très volontariste : « America is back » (une priorité : lutter contre « l’empire du mal »)

b. Une politique très anticommuniste (accroissement des dépenses militaires, relance de la course aux armements avec l’IDS)

2) L'accès au pouvoir au Kremlin du président Gorbatchev (1985-1991)

a. Un constat : l’échec mondial du communisme et la ruine de l’URSS

b. Un remède : la politique d’ouverture, sur le plan intérieur (glasnost, perestroïka) et extérieur (période de détente avec les Etats-Unis)

II - UNE HYPERPUISSANCE DANS UN MONDE UNIPOLAIRE (1991-2009)

La période de l’après Guerre froide fait des Etats-Unis une hyperpuissance. Les Etats-Unis, toujours interventionnistes, dominent désormais seuls la planète dans le cadre d’un monde devenu unipolaire : mais alors que, entre 1991 et 2001, les Etats-Unis pratiquent vis-à-vis du reste du monde ce que l’on appelle le multilatéralisme, entre 2003 et 2009, ils privilégient l’unilatéralisme.

A/ Une hyperpuissance pratiquant le multilatéralisme (1991-2003)

1) Un principe respectueux du droit international

a. Un principe respecté par George Bush « père » (1989-1993) et Bill Clinton (1993-2001)

b. Un principe posé depuis 1945 : l’autorisation de l’ONU (après un vote) pour toute intervention militaire extérieure (y compris des Etats-Unis)

2) Un principe respecté lors de toutes les interventions américaines

a. Sous l’ère Bush (guerre du Golfe) et Clinton (ex-Yougoslavie, Somalie, Moyen-Orient)

b. Sous l’ère George W. Bush « fils » également (Afghanistan)

B/ Une hyperpuissance pratiquant l'unilatéralisme (2003-2009)

1) Un nouveau principe posé par George W. Bush (2001-2009)

a. Le principe : des interventions militaires décidées à la seule initiative des Etats-Unis (sans l’autorisation de l’ONU)

b. Une cause : la théorie de la « guerre préventive » pour lutter contre la menace nucléaire, les dictateurs et les ennemis des Etats-Unis

2) Un principe mis en œuvre une seule fois

a. Un unique conflit concerné : la guerre en Irak (2003)

b. Une conséquence : la diffusion de l’antiaméricanisme

III - UNE PUISSANCE PLUS DISCRETE ET MOINS DOMINATRICE DANS UN MONDE MULTIPOLAIRE (2009...)

Depuis 2009, la puissance américaine se fait plus discrète et moins dominatrice, car le monde, unipolaire entre 1991 et 2009, devient multipolaire. En réalité, toutefois, si la stratégie a évolué, le but des Etats-Unis est bel et bien demeuré le même.

A/ Une nouvelle ère avec l’accès au pouvoir de Barack Obama

1) Un constat pour les Etats-Unis

a. Une image dégradée sur le plan extérieur (2003)

b. Une crise économique sur le plan intérieur (2007)

2) Le remède d’Obama

a. La réconciliation avec le monde musulman (discours du Caire, 2009)

b. L’avènement d’un monde multipolaire respectueux du multilatéralisme

B/ Une nouvelle stratégie au cours des deux mandats de Barack Obama

1) Un objectif identique

a. Le maintien des Etats-Unis au 1er rang mondial

b. Le maintien de la domination planétaire américaine (leadership)

2) Des moyens différents

a. Le remplacement du Hard Power par le Soft Power

b. Le remplacement des interventions directes par les interventions indirectes

Fermeture. Les Etats-Unis, depuis 1945, ont affirmé leur puissance mondiale progressivement au gré des événements, et surtout des guerres.

Ouverture. Depuis 2009, cependant, les Etats-Unis, critiqués en raison de leur interventionnisme, n’ont-ils pas renoué avec l’isolationnisme ?

Comments

[Do]

Bonjour, que peut-on dire à propos de l’ère trump?
Ps: je passe le bac en septembre et cela m’aide beaucoup merci

[Laurent Boscher]

Bonjour,
Il est recommandé de ne pas s’étendre sur la « période Trump » (2017...) : d’abord, parce qu’elle est toujours en cours ; et, ensuite, parce que, n’étant pas achevée, elle n’est pas encore entrée dans l’histoire. Rien cependant n’interdit de terminer les développements ou la conclusion par quelques mots sur le sujet ; une telle initiative serait même la bienvenue, à condition toutefois de se limiter à la politique extérieure de Donald Trump, objet de la composition. Vous pourriez par exemple souligner que la pratique du président Trump, plus interventionniste qu’il n’y paraît, contredit le discours du candidat Trump, partisan de l’isolationnisme.
Merci pour votre commentaire.
Bon courage !